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Retour sur l'Assemblée générale annuelle du comité, le 11 mars

Publié le par Collectif de défense de l'hôpital Manchester

Claudette Moraine, Présidente, remercie la Mairie de Charleville-Mézières pour la mise à disposition de la salle de la maison des Associations du quartier de Mohon et les Maires ou leurs représentants qui ont fait le déplacement..
Elle remercie également les 70 personnes présentes pour cette Assemblée Générale.
Elle présente le rapport moral 
Un an de plus pour notre Comité de défense des hôpitaux de proximité des Ardennes.
Une entrée en résistance qui était déjà en route lors de notre dernière AG contre « un plan de performance »qui a été signé pour notre Groupement Hospitalier de Territoire de Charleville-Nord en juillet 2018, dans l’exacte lignée du plan « ma santé 2022 » du Président Macron et de sa fidèle ministre de la santé Agnès Buzyn... Eux-mêmes dans l’exacte lignée du plan santé de Marisol Touraine, Ministre de François Hollande... Eux-mêmes se situant dans la même logique que les lois et mesures Bachelot du gouvernement Sarkozy…
 À savoir :
- une obsession répétée de faire des économies forcées sur notre bien le plus précieux : notre santé,
- une logique de remise en cause des acquis du Conseil National de la Résistance en matière de services publics et qui fait la place belle au Privé,
- une obéissance répétée aux injonctions de la Commission Européenne de réduire une « dette » dont nous ne sommes aucunement responsables…

Au-delà de groupement hospitalier Nord Ardennes, c’est l’ensemble de notre système de santé qui est tombé en longue maladie après plus d’une décennie de traitements de choc, et aujourd’hui l’os étant touché, ils se voient dans l’obligation d’amputer s’ils veulent conserver le même cap !



Partout, il manque des soignants, partout, des services dont beaucoup de maternités ferment, partout on supprime ce qu’ils appellent « les doublons » des établissements proches, pour ne garder qu’un seul service commun dans les différentes spécialités.
La plupart des établissements se retrouvent « déficitaires », victimes en fait d’une baisse drastique de financements. Partout, les conditions de travail se dégradent provoquant, burn-out ou suicides d’un personnel qui n’en peut plus de ne pouvoir exercer son travail en toute sérénité..
Et le prix à payer pour les usagers est énorme, au sens propre comme au sens figuré : à eux de se déplacer, à eux de prendre tous les risques quand les distances dépassent parfois une heure de route avant une prise en charge effective, y compris de décéder sur les routes ou d’accoucher sur les parkings…  À eux aussi de prendre en charge des frais de médicaments déremboursés,  des  dépassements d’honoraires souvent en hausse, bien plus que l’inflation, et des frais de déplacements pour des consultations de plus en plus lointaines !  Et pour l’anecdote, rappelons qu’un patient conduit par le SAMU aux urgences de Charleville s’y est vu récemment refusé par manque de bloc opératoire disponible et a été envoyé à Namur en Belgique : la CPAM lui a refusé le remboursement des frais du transport médicalisé pour le retour en ambulance à Charleville, car il n’existe pas de « convention » entre ces deux hôpitaux… Une situation sans doute exceptionnelle, qui, on l’espère, a dû être solutionnée ensuite, mais qui a quand même eu lieu !…

Après la restructuration des services, nous sommes passés à l’épisode suivant : le temps de la fusion des établissements, une idée qui a fait son apparition dans la presse début juin afin de préparer l’opinion comme à l’habitude et qui devrait être effective début 2020 …

Je laisserai à Christophe Prudhomme, porte-parole des médecins urgentistes et syndicaliste reconnu  le soin de nous éclairer plus précisément :
- sur l’état des lieux et  les dysfonctionnements multiples d’un système de santé qui était réputé pour être un des meilleurs et qui perd des places au classement mondial année après année,
- sur la dynamique fusionnelle et ses conséquences là où cela s’est pratiqué,
- sur les orientations du gouvernement avec le plan Macron -Buzyn « ma santé 2022 »
- et souhaitons-le, nous rendra l’espoir, en nous présentant de vraies solutions possibles à mettre en œuvre pour changer de cap…

Le rapport d’activité annuel de notre Comité.
Un an presque jour pour jour après notre dernière Assemblée générale, nous pouvons dire que nous avons été à l’nitiative d’une résistance acharnée contre les projets de démantèlement des hôpitaux publics du groupement Nord Ardenne.
Une résistance que nous avons voulue citoyenne, la plus large possible.

Cette année écoulée a été marquée par une activité intense qui a nécessité :
    • un travail d’information qui a pris beaucoup de temps aux 12 membres de notre CA qui se sont tous investis au mieux de leurs possibilités - nul n’étant à l’abri de problèmes de santé ou d’obligations personnelles – et je tiens ici à les remercier pour ce fonctionnement collectif remarquable. Merci aussi aux simples adhérents qui nous ont prếté main forte. 
    • un travail de secrétariat intense pour la rédaction des courriers, les entretiens avec les médecins , les soignants, la tenue des sites internet : blog et facebook, la  préparation des réunions, les compte-rendus, les courriers aux adhérents, aux élus… Tout cela a nécessité une présence quotidienne et de nombreuses heures de travail – bénévole, rappelons-le-, mais tellement passionnant pour maintenir un système de santé digne de ce nom sur l’ensemble de notre territoire.

Ainsi, si on fait les comptes :
    • 2 manifestations de + de 1000 personnes à Sedan
    • 5000 cartes postales envoyées au Président de la République
    • participation à la manifestation unitaire à Charleville lors de la venue du Président de la République
    • 6 réunions publiques d’information : à Sedan, Charleville (Salle de Nevers, Amphi Sedan, Centre le Lac, Carignan, Mouzon...)
    • 20 distributions en direction des populations sur les marchés de Charleville -Ronde Couture et Nevers-, Sedan, Carignan, Mouzon, au festival médiéval
    • 6 réunions avec ARS, Directeur des hôpitaux, sous Préfecture de Sedan, représentants du Ministère lors de la venue du 1er ministre, puis du Président de la république
    • 5 entrevues avec les Maires représentants aux Conseils de surveillance, 1 participation avec les élus invités par l’ARS à Wadelincourt
    • 8 réunions de travail avec l‘intersyndicale à Sedan
    • des rencontres régulières avec la presse, radios et télés
    • présence à d’autres réunions : table ronde Bélair, à l’Université Populaire des Ardennes sur les services publics, à la réunion publique en hommage au  créateur des pédiatries, une figure locale, Robert Debré , présence sur le plateau  télé de France 3 Grand Est en marge du grand débat sur la ruralité et les services publics, des interviews radio, et présence aussi au conseil municipal de Charleville récemment, qui votait sur la question de la fusion.
    • participation à la manifestation des gilets jaunes à Sedan afin d’établir des convergences sur la nécessité de maintien des services publics
Comme vous le voyez, nous nous sommes efforcés de maintenir des liens réguliers entre toutes les parties concernées qu’ils soient médecins ou soignants, syndicats, usagers et élus sur l’ensemble de notre territoire de santé.
Nous nous sommes aussi efforcés de mettre en place un fonctionnement du CA le plus collectif et le plus démocratique possible avant toute prise de décisions.

Quels résultats ?
Avec la réforme prévue par E. Macron, A. Buzyn et sa mise en œuvre par l’ARS, il est clair que se met en place sur notre secteur un hôpital référent- Manchester - avec autour, un satellite, Sedan , chargé de consultations et de soins, certes parfois urgents mais qui nécessitent moins de présence de personnels médicaux, des services uniques sur chacun des sites, et/ou qui peuvent correspondre à un besoin spécifique local : ainsi nous accueillons les soins ambulatoires, pédiatrie avec un projet particulier (soins spécifiques concernant la nutition, l’obésité, l’anorexie en liaison avec l’hôpital psychiatrique Bélair à Sedan par exemple…), soins en direction des personnes âgées…Et puis deux établissements ressemblant aux dispensaires d’antan, Nouzonville et Fumay avec un corollaire en direction des personnes âgées...

Nous mettons à l’actif de tous ceux qui se sont mobilisés à Sedan le maintien d’un pôle mère enfant complet comprenant la maternité restée au même niveau et la pédiatrie dans une période où nombre de ces services sont fermés ou menacés dans le Grand Est mais aussi dans tout le pays.
La mobilisation a payé !

Toutefois, nous avons perdu à Sedan la cardiologie intensive et bientôt la chirurgie, ce qui n’est pas rien pour un territoire qui compte plus de 80 000 habitants dont certains habitent dans la Meuse, et se retrouvent à plus d’une heure de trajet de Manchester...
→ Nous perdons donc la proximité des soins pour les malades qui demandent le plus d’attention ce qui représente le plus grand danger sans prise en charge rapide des soins.
→ Nous perdons la proximité des soins pour nombre de familles défavorisées qui n’ont même pas un véhicule pour se déplacer.
→ Nous mettons sur la route nombre de malades, ainsi que leurs familles, soutien indispensable lorsqu’on est atteint de maladies graves… et à l’heure d’une transition écologique reconnue comme indispensable…

 

Le recrutement de médecins qui était la pierre angulaire du plan de performance et malgré les annonces de l’ARS quant aux efforts qu’elle allait prodiguer pour y réussir, les recrutements se font au compte-goutte mais on sait pourquoi, c’était prévisible, car :
→ le problème est le même dans toute la France : on manque de médecins et prétendre qu’on allait réussir en matière de recrutements était illusoire… voire mensonger !
→ notre département n’est pas ce qu’on peut appeler attractif et un médecin va-t-il s’installer dans un établissement qui fonctionne mal,avec sa famille dans des zones aui perdent leurs services publics essentiels ?
Pour l’instant, et c’est un euphémisme, la réorganisation reste bien empirique !
La menace pour la maternité de Sedan est donc bien présente, comme on l’avait prédit et est abordée dans toutes les réunions internes avec les responsables, comme s’ils préparaient à nouveau l’opinion et les soignants à ce que le déclassement et/ ou la fermeture devienne inéluctable… Si moins d’accouchements, si pas de recrutements suffisants ilest facile de décréter qu’il y a danger pour l’encadrement des malades, et « attendez-vous à ce que des mesures énergiques soient prises »...

Ceux qui pensaient, qui pensent que la fusion des établissements peut représenter une solution pérenne pour l’ensemble du groupement se trompent. Cette perspective est avancée, et là aussi c’est l’aboutissement d’un travail de persuasion de l’opinion et des élus par l’ARS comme elle sait si bien le faire. Plusieurs déficits mis bout à bout n’apporteront pas beaucoup plus de recettes si l’État ne se décide pas à débloquer les budgets suffisants !
Et s’il faut faire des économies pour résorbet le « déficit », cela se fera évidemment sur la ligne budgétaire la plus coûteuse c’est-à-dire les effectifs.
Les médecins du chef lieu qui pensent qu’ils vont récolter la manne providentielle en services, en personnels, en améliorations de conditions de travail se trompent : il s’agit de faire des économies à tout prix ! Point barre !  En faisant fi des moyens en personnels et en temps auprès des patients pour travailler sereinement !.
On ne peut craindre que d’autres détériorations.
Il n’est pas sûr que d’autres restructurations n’aient lieu en favorisant de grands centres régionaux par exemple qui ramènerait Charleville à un établissement secondaire…
Nous n’en sommes pas là !

Et notre vigilance restera intacte dans tous les cas de figure.
Vive les services publics modernisés et performants pour tous les territoires !
Le rapport d'activité est adopté à l’unanimité des présent-e-s

Anne du Souich, trésorière,  présente le bilan financier
Le solde actuel est de 14 euros
Le bilan financier est adopté à l’unanimité des présent-e-s.

Le nouveau conseil d'administration est élu à l'unanimité, avec un large renouvellement pour être représentatif de la composition tripartite (usagers, soignants et élus) voulue : Maurice Ambroise (usager), Marie-France Brichard (personnel Bélair), Christine Caruzzi (usagère), Sylvain Dalla Rosa (élu), Jérémy Doucet (personnel Manchester), Anne Du Souich (usagère), Michèle Leflon (usagère), Claudette Moraine (usagère), Corine Postal (usagère), Patricia Ruiz( usagère), Sylvine Salpétrier (personnel Sedan), Marie-Paule Szwed (usagère).
La présidente remercie de leur activité les membres sortants, dont on sait que l'on peut toujours compter sur leur présence militante ; Marie-Noëlle Bartonet, Jean Lévy, Catherine Pérignon, Annie Pierson,
Le nouveau Conseil d’Administration  se réunira le 26 mars à 18h avec, à l’ordre du jour, outre les actions et démarches en cours, l’élection du nouveau bureau.

L'assemblée générale statutaire laisse place à l'intervention du Dr Christophe Prudhomme, urgentiste et syndicaliste et au débat

 

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